La prestation de Superlux était l'occasion de dire bonjour à des potes, d'aller jouer aux différents stands et de boire un verre. De loin, le set semblait bien péchu et le public au taquet. Superlux, c'est le moment "On a un peu regretté de ne pas aller voir de plus près".
Cap sur la petite scène ("Babord") pour les Bruxellois de Vismets. Ces "sales gamins" préparent la sortie de leur deuxième album de la meilleure façon qu'il soit: par des concerts énergiques. Le côté un peu poseur du groupe passe grâce à une envie de faire participer le public, et ça a marché: on a senti un vrai lien entre les deux côtés des barrières. Quelques anciens morceaux côtoyaient les nouveaux, pour le plus grand plaisir des fans... et des membres du groupe. Guitares et gorges déployées: Vismets, c'était le moment "rock" du festival.
Retour à "Tribord" pour Stephan Eicher. Un artiste francophone qu'on a toujours respecté et qu'on attendait vraiment de voir en "live" une fois. Mais ce n'était pas une franche réussite. Malgré sa présence et une sympathie non-démentie, le set n'était pas des plus captivants. Même les classiques n'étaient pas inspirés, sombrant dans une interprétation trop formatée festival... Stephan Eicher, c'était le moment un peu décevant de la journée.
BB Brunes, c'était le moment "Boudins-oignons-moutarde" de la journée.
Même s'il chante pour "Albert qui n'a plus de métier", c'est Arno le king. Et de renverser tout sur son passage sur le final "Putain Putain", "Oh La La La" et ses cuivres sur "Bathroom Singer". "On est moche mais on s'amuse", "Moi je dis toujours: pour se culturer on doit se mouiller". Et comme pour faire un clin d'oeil involontaire à ce festivalier qui se promenait avec un drapeau noir-jaune-rouge sur le dos: "Vive la Belgique"! Entre ce blabla, un gars de 64 ans fidèle à lui-même sur scène qui met tout le monde dans sa poche... De la sueur et de l'énergie, Arno, c'était le moment "performer" de la journée.
Un petit Soldout de loin, c'est mieux que pas de Soldout du tout. Les chansons s'enchaînent efficacement dans une belle ambiance avec le sexy "94" suivi de l'instantané "I don't want to have sex with you". Soldout, c'était le moment sautillant de la journée.
Mais nous quittons avant terme ce qui semblait être un fort bon petit concert pour rejoindre la grande scène et le groupe que tout le monde attendait: Archive. Ou du moins le groupe dont le nom apparaissait sur le plus grand nombre de t-shirts se baladant sur le site.
La tournée du nouvel album, sorti l'année passée, se fait avec de nouveau plusieurs changements au niveau du line-up. Le fidèle guitariste Steve Harris n'est pas là, tout comme la chanteuse Maria Q. Une petite nouvelle, Holly Martin, qui a l'air d'un ange avec ses longs cheveux bruns mais qui assure, prenait numériquement sa place dans un collectif qui avait (heureusement diront certains) laissé le rappeur Rosko John à la maison.
Début gigantesque avec un "Finding it so Hard" serré. Barre placée trop haut? Dans un sens peut-être, oui. Les nouvelles chansons passent avec mention "satisfaction" mais on accueille avec plaisir les "Bullets", "System" ou autre "Sit Back Down". "You Make me Feel", autrefois magnifiquement interprété par Maria Q, est laissé à la nouvelle et au duo Berrier/Penney. Pas mal, mais on a manqué ce qui fait aussi Archive: un peu plus de tension... Comme ce "Fuck U" qu'on a connu plus percutant, sans toutefois manquer d'inspiration non plus. De son côté, "Again" n'est jamais aussi beau que lorsqu'on lui laisse le temps de s'installer, mais il était bon, point.
Ils ont tendu leur micro vers le public, ouvert les bras pour recueillir les vivats, beaucoup souri... On ne demande évidemment pas qu'ils soient déprimés à chaque concert et c'est tant mieux si on voit qu'ils s'amusent sur scène. Ils ont tout de même finalement donné raison aux personnes qui pensaient qu'Archive était le moment le plus attendu de la journée.
Qui était bien belle.