Petite journée bien sympa en vue au plan incliné de Ronquières pour la deuxième édition du festival du même nom. Plus de vingt mille spectateurs sur les deux jours, c'est un peu moins du double de l'année précédente: de quoi confirmer les très bons échos reçus. Un lieu original avec cette tour de près de 150 mètres de haut et ces deux scènes séparées par l'ascenseur, offrant une belle zone d'ombre bien agréable et pratique pour y planquer les bars et les stands à nourriture. Files limitées, points d'eau, stands de jeux (où on peut par exemple gagner un casque d'une valeur oscillant entre 30 et 40 euros en participant à un blind test années 80): de quoi s'amuser entre les concerts.
On pourrait froncer les sourcils sur le prix (38 euros pour une journée mais 58 pour les deux), mais on le savait d'avance et on était juste là pour passer un bon moment musical sous le soleil. Ou plutôt "des" bon"s" moment"s".
Jamais facile de débuter un festival, sur la grande scène, surtout quand le public ne vous connaît pas trop. Les Courtraisiens de SX sont d'excellents vendeurs en Flandre, mais comme trop souvent méconnus de l'autre côté de la frontière linguistique. Une intro aguicheuse suivie du single "Gold" et voilà Stefanie Callebaut partie dans ses mouvements de danse genre "robots des années 80" chers aux Arctic Monkeys. On reconnaît des airs par-ci par-là (dont Animal Collective, avec qui SX a en commun d'avoir travaillé avec le même producteur) et on apprécie le show. Après le single "Black Video", stratosphérique et entraînant à la fois, un dernier morceau a maintenu une grosse dose d'électricité jusqu'à la note finale. SX, c'était le moment "Bonne mise en jambes" de la journée.
Un petit tour du propriétaire pus tard et on tombe sur Hey Yeah!, les locaux (Nivellois d'origine) du jour. On écoute un peu leur pop-rock pompée d'un peu partout mais pas nécessairement des meilleurs, et on se laisse plutôt tenter par le bar et le stand à t-shirts. En n'oubliant évidemment pas leur jeune âge et le stress d'évoluer à domicile, on pointera quand même Hey Yeah! comme le moment ennuyeux de la journée.
An Pierlé se promène depuis de nombreuses années, en solo ou en groupe, avec son piano et son gros ballon gonflable qui lui sert de siège. Ici, elle est tout seule. Et si on avait déjà trouvé la scène trop grande pour SX, qu'aurait-on pu dire pour l'Anversoise... Et pourtant! Vêtue d'un pantalon type "boule à facettes", d'un chemisier noir et de grosses lunettes de soleil qui lui donnent un côté "Catwoman Disco" quand elle fixe la foule, elle est parvenue à capter l'attention. Grâce notamment à une douce reprise de "Such A Shame" de Talk Talk. Grâce également à son sens de l'humour, quand elle prend la pose "pour les photographes qui doivent partir après la troisième chanson". Grâce surtout à son aura, quand elle quitte furtivement la place, revient fixe face au public en jouant les premières notes de "Mud Stories". Frissons immédiats et tous les regards sur elle. An Pierlé, c'était le moment charmant de la journée.
Assez contrasté avec le rendez -vous suivant: La Femme, sorte de Sous-Doués (c'est flatteur, si si!) de la surf pop-rock 80's. Les cinq mecs (en majorité en shorts à fleurs et en slache) et la gonzesse débarquent en courant sur scène... "C'est le concert!" Et on a droit à une heure de musique vitaminée. Mademoiselle Clémence Quelennec est très jolie dans sa chemise en jeans et sa petit jupette noire, et se déhanche dans tous les sens, bientôt rejointes par le reste du groupe. On a l'impression d'entendre du "Echo Beach" de Martha And The Muffins mâtiné de "Thai Na Na" de Kazero une chanson sur deux, mais c'est efficace. Répétitif, mais efficace. Certains côtés plus sombres du disque font place à une explosion de couleurs. Une petite queuleuleu pendant le dernier morceaux, et ces zozos ont tenu leur promesse: "La Femme va vous donner du plaisir!" La Femme, c'était le moment de fiesse de la journée.